je suis exhibitionniste

par Marie Albert

Paulasonic a cinq ans et breaking news elle est amoureuse

tu vois tu trembles des jambes mais moi c’est mes côtes elles se rentrent dedans h24

je cherchais une sortie de secours hier mais il n’y avait que la porte et ta face en face de la mienne

j’ai pas le choix j’ai plongé dedans et je m’en mords les mains x1000

sérieux pourquoi c’est la vie détestée celle où je ressens des trucs pas humains

la tristesse de la solitude de mon être qui s’expose every day sur insta

jmen fous des autres qu’ils me regardent et rient un peu parce que c’est ridicule ce spectacle

dans 30 jours je monte sur le bateau et je m’éloigne des côtes putain je peux pas attendre

d’être dans le silence et de perdre mon exhibitionnisme parce que plus personne ne voit

mon corps nu dans mon appartement, mes gémissements quand tu touches mon cou

il paraît que je suis sensible mais non mon cœur s’est arrêté en 2009 et il a jamais repris

tmtc quand il m’a abandonnée dans mon océan de trahison

il est parti il m’a reprise et puis il m’a lâchée une seconde fois

et ce jour j’ai fermé toutes les écoutilles j’y peux rien je dois protéger

mon corps qui n’a pas joui depuis des mois

j’étais dans les limbes du désir, perdue entre les gendarmes et les pompiers

il paraît que les fantasmes se répètent à l’infini mais nan les miens ils sonnent jamais deux fois pareil

on s’est rencontrés entre deux portes comme d’habitude

et tu me reposes la question encore mais non je te répondrai pas

il y a jamais de déception quand j’attends la personne qui remplira tout mon vide

Camille dit le mot dépression mais je veux pas le prononcer c’est trop gros

t’imagines que ce connard a détruit mon année et que je sors plus de mon pieu depuis qu’il m’a touchée

t’imagines que j’ai du péter des genoux pour qu’ils comprennent qui décide

j’fais que tourner j’enchaîne galère sur la galère j’fais mes affaires

j’écoute le même son toute la journée avec un sourire imbécile sur la tête dans le souterrain de la gare montparnasse

je rentre dans le salon de coiffure je prends la tondeuse et je rase jusqu’au sang jusqu’à l’os

je ne veux plus la voir nique sa mère je ne veux plus jamais lui parler

elle a détruit toute ma confiance et maintenant elle m’appelle sa fille

c’est quoi le délire ya que ma grand mère qui ne pose aucune question

je me tatoue si je n’ai pas de personnalité et que je me cherche

le problème c’est que maintenant je t’ai trouvé

comme si on s’était toujours connus je te jure quand je te vois

c’est la plus grande évidence du siècle

je ne peux plus jamais être amoureuse mais le désir irrigue ma chair

ma chatte a boursouflé toute la journée tellement tu l’as pilonnée

c’était une zone de non-droit même mes doigts ne rentraient plus du tout

t’imagines que je suis comme une folle quand tu regardes le haut de mon visage

mes yeux se plongent dans le tien et ça ne s’arrête jamais

il paraît que c’est évident comme l’eau de roche

je ne veux plus jamais faire l’amour j’ai eu trop mal quand j’étais ado

pourtant on ne fera que ça toutes les nuits on s’est rencontrés pour

mettre les ronds dans les trous c’est tout ce que dieu attend

je demande rien je me laisse faire et peut être que je serai heureuse un moment

j’attends le moment présent que je pourrai enfin vivre

mais toi tu m’aimes? je m’en fiche je vais te manger de toute façon

et souffrir toutes mes côtes une par une

elles s’entrechoquent toujours j’ai froid et mes pieds ne se réchauffent jamais

alors je te touche et j’oublie le sommeil je ne dors plus ça n’a pas d’importance

puisque dans cinq minutes tu seras parti

et je t’attends tout le week end à la maison

stp reviens je dois faire l’exhibitionniste

et que tu me dises que je suis belle

à crever